Pourquoi le yoga, j'arrive pas.
Dans cette newsletter, vous allez apprendre pourquoi cobra, chien tête en bas et autres chameaux et pigeons me résistent.
Le 21 juin dernier, en plus du jour le plus long de l’année, celui où l’on danse sur la musique dans les rues en célébrant Midsommar, c’était aussi la journée internationale du yoga.
Le yoga. Depuis que j’ai pris mon premier cours, il y a plus de dix ans, ça me fascine. Pour les compétences physiques que cela permet, parce que ça a l’air d’être efficace pour se relaxer, parce que c’est un truc d’adultes, et aussi parce que ça vient d’Inde, et si vous me connaissez un tant soit peu, vous savez que rien que ça, c’est suffisant pour m’envoûter.
Seulement voilà, je n’y arrive pas. J’ai 4 livres sur le yoga, deux kits de cartes d’asanas, trois playlists dédiés, un tapis, un bloc, les huiles essentielles qu’il faut. J’ai des tenues extrêmement stylées pour me la jouer yogi à fond. J’ai les numéros de nombreux.ses professeurs, j’ai appris la salutation du soleil par cœur. Mais je n’y arrive pas. En général, j'installe le tapis, le chat vient se mettre dessus, je positionne mes pieds comme il faut, je joins mes mains, et c’est à ce moment-là que ça coince, généralement au niveau de mon cerveau. Parce que le moment présent, ingrédient crucial d’une séance réussie sur lequel il faut axer toutes ses pensées, c’est très compliqué pour moi.
D’abord, il y a le passé qui me hante. Les images les plus triviales de ma journée ou celle de la veille envahissent ce petit endroit derrière mes yeux, elles s’y collent et je peux jusqu’à les entendre. Le goût de la glace que j’ai mangé deux heures avant. Les conversations que j’ai tenues, les articles que j’ai écrits. Est-ce que je n’ai pas oublié ça, est-ce que j’ai bien interprété cette remarque ? Et puis, il y a le futur. Le goût de la glace que je mangerai ce soir. Les articles à écrire. Les différents rendez-vous de la journée, ou du lendemain. Est-ce que je vais m’y rendre en voiture, en transports ? Combien de temps à l’avance devrai-je partir ? Et où ai-je envie de partir cet été ? Bref, je peux rester une demi-heure en samasthiti (comprenez, debout, les bras le long du corps, les pieds parallèles), sans bouger, sans penser aux sensations ni à la prochaine posture. Jusqu’à ce que j’ouvre à nouveau les yeux, me dise “bon, ça c’est fait”, remballe le tapis et passe à autre chose. Adieu cobras, chiens tête en bas et sauterelles.
Je vous assure que je rêverais d’y arriver. Certaines périodes, je me rendais régulièrement aux cours de la Jetée de la Compagnie, j’essayais tous les jours de sortir le tapis, je lisais énormément sur la discipline, les différents types de yoga. Surtout que je suis persuadée que j’en ai BESOIN, justement pour faire taire toutes ces voix dans ma tête, parce que je dois être un tantinet TDAH, voire beaucoup trop.
Mais si je suis dissipée, je suis aussi passionnée, et un peu têtue, alors je risque de ne pas laisser tomber le yoga de si tôt.
Allé, Salut !
Quelqu’un m’a dit un jour qu’il ne s’agit pas de débrancher ( impossible) mais de centrer sa pensée sur autre chose. Et du coup j’ai senti mon sang circuler dans mes orteils et c’est très jouissif !!!!! Notre corps est vachement passionnant. Quel cadeau !!!!